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Taking steps is easy, Standing still is hard | Abigaël

Jane Kovalenko
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Jane Kovalenko

hors rp
Pseudo : aqualuna
Pronoms irl : elle
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Nombre de RP : 116
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Pronoms : elle
Faceclaim : Olga Kurylenko
Age : 39 ans
Etat civil : — Self-partnered jusqu'à la fin, c'était son plan. Indépendance et liberté, la devise qu'elle gravait en lettres d'or sur les murs de sa prison dorée. Àsgard, il a tout bouleversé avec la plus intransigeante des douceurs. Lorsque leurs silences s'enlacent, c'est tout son être qui parle un langage aussi clair qu'énigmatique, brûlant de se laisser porter par le courant de l'évidence.
Occupation : — Survivante professionnelle et capitaine du bataillon d'exploration.
Notes :
Taking steps is easy, Standing still is hard | Abigaël K084kcg Taking steps is easy, Standing still is hard | Abigaël SZv2j4Z
❅ à CT depuis 2035 ❅ experte en combat rapproché et au couteau ainsi qu'au tir à l'arme de poing ❅ ne sort jamais sans son Ka-Bar ni son Glock 19 ❅ possède une douzaine de plantes qui ont toutes un prénom ❅ parle couramment anglais, français, ukrainien et russe ❅ est allergique aux venins d'hyménoptères ❅ était secouriste tactique au début de l'apocalypse ❅ tient un journal de manière peu assidue ❅ a plus de couteaux que de bijoux ❅

Warning : violence, vulgarité, ptsd, deuil, anxiété, idées noires
Triggers : violence détaillée/trop descriptive sans intérêt narratif manifeste
Copyright : aqualuna
survivor

   
Taking steps is easy, Standing still is hard | Abigaël
tws : prison, enfermement
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7 AOUT 2036 | CHARLOTTETOWN | CORRECTIONAL FACILITY
@Abigaël Gallagher

Gardienne de prison, ce n'était pas le genre de destin dont je rêvais lorsque je feuilletais les catalogues des universités pendant ma dernière année de lycée. Je m'imaginais grande reporter. Je voulais parcourir le monde pour mettre la lumière sur les vérités qu'on dissimule, les histoires qu'on tait, les visages qu'on cache. J'avais l'audace juvénile de penser qu'à force de travail et d'acharnement, je pourrais peut-être faire partie des personnes qui infléchissent le cours de l'histoire, des êtres dont l'existence n'est pas qu'un courant d'air, de celleux qui laissent en partant davantage qu'un tas de poussière. Peut-être que derrière cet orgueil candide se cachaient déjà les méandres sinueux d'une profonde angoisse. Quoi qu'il en soit, iI fallait croire que l'univers préférait plutôt voir dans ma main un semi-automatique qu'une plume. Mes horizons s'étaient brusquement refermés avec le crépuscule du printemps, quatorze ans plus tôt. A l'heure de l'impact de Woodworm, je n'étais plus tout à fait une enfant. J'avais eu le temps d'effleurer mes rêves. Certain·es n'en avaient pas eu l'occasion, comme cette jeune femme qu'on venait d'emmener en cellule. Comme Mila.

Elle s'appelait Abigaël Gallagher. J'avais croisé son regard lorsque l'équipe de sécurité l'avait traînée dans le couloir. Je m'étais levée de ma chaise, faisant tinter le lourd trousseau de clés accroché à ma ceinture puis j'avais sagement attendu qu'on vienne me faire les transmissions concernant son dossier. De tous les postes que j'avais pu occuper depuis le début de ma formation à la brigade, la surveillance des cellules était sans doute celui que j'appréciais le moins. Je ne savais pas comment me comporter face aux détenu·es, l'asymétrie symbolisée par les barreaux entre elleux et moi me mettait profondément mal à l'aise. Je me demandais parfois si l'enfermement était la meilleure solution pour gérer les actes de délinquances. Malgré les heures passées à y songer lorsque je faisais partie du conseil chargé de juger les infractions à Concord, cette question demeurait pour moi irrésolue. Heureusement peut-être, en ce début de soirée caniculaire, personne ne me demandait de réfléchir à la politique pénitentiaire idéale. Ma seule mission était de prouver que j'étais capable de suivre les protocoles.

La patrouille avait prit congé, me laissant seule avec mon superviseur pour surveiller l'unique bloc de la prison encore ouvert. Les secondes s'égrenaient à un rythme atrocement lent dans un silence tellement lourd que je me serais sans doute voûtée sous son poids si j'avais relâché ne serait-ce qu'un instant ma posture de bon petit soldat. Il faisait très chaud, même pour la saison et la mauvaise isolation des lieux n'arrangeait rien. Après avoir compté pour la dixième fois les fissures sur le mur d'en face, je finis par me lever. « Je vais faire une ronde. » Mon chef hocha la tête avant de se replonger dans la lecture d'une vieille bande-dessinée qui sentait le moisi. Je fis un détour par la réserve pour récupérer une bouteille d'eau en verre puis je me dirigeai vers la cellule de la nouvelle arrivante. « Abigaël Gallagher ? » J'esquissai un sourire discret et poli. « Je m'appelle Jane, je suis la gardienne pour cette nuit. » J'avais commis ma première entorse au protocole de la soirée. Je pouvais remercier Marvel car j'aurais sans doute eu droit à un savon corsé si mon chef m'avait entendue me présenter ainsi à une détenue. J'étais contente de m'épargner une salve de remontrances désagréables mais, à vrai dire, je n'en aurais eu que faire. Il y avait les pages du protocole qui importaient vraiment et le reste pouvait bien servir comme combustible à cheminée. Elargissant légèrement mon sourire, je tendis la bouteille d'eau à la jeune femme à travers les barreaux.


❅❅❅
31.10.22 0:01

Abigaël Gallagher
STAFF ❅ child of the storm
Abigaël Gallagher

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Faceclaim : florence pugh
Age : 28 ans ❅ l'automne qui a accueilli tes premiers cris
Prénom daemon : raijin ❅ la mythologie japonaise qui résonne dans les syllabes de son nom, dieu du tonnerre et jumeau de fujin, dieu du vent (c'est aussi le nom que porte le daemon de ta jumelle)
Etat civil : célibataire ❅ l'orgueil qui refuse d'avouer, les griffes au coeur qui s'estompent et reviennent (son prénom en écho dans le coeur, adriel)
Occupation : palefrenière au ranch hoofprints
Notes : ‎ ‎
‎ ‎
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‎ ‎
❅ ta jumelle ariane passera toujours avant le reste
❅ tu portes une chevalière dorée sur la main gauche et qui a appartenu à ta mère adoptive
❅ tu grimpes souvent sur le dos de raijin pour te déplacer en ville

Warning : langage vulgaire, deuil, mort, abandon, sexualité
Triggers : viols détaillés et agressions sexuelles
Multicomptes : jodie k.
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tws : prison, enfermement

taking steps is easy, standing still is hard

7 août 2036 (21 ans) ❅ correctional facility
"Tu m'attends là et tu me préviens si t'entends du bruit. Echarpe remontée jusqu'au dessus du nez, t'entres par l'une des fenêtres du bâtiment, au deuxième étage. Rêve toujours. T'es assez grande pour te débrouiller toute seule." Sourire amusé que t'adresses à l'ours avant de passer ta deuxième jambe par la fenêtre, t'assurant de la bloquer correctement pour pouvoir sauter par là si ça devenait trop risqué. Tu savais qu'on entreposait ici un stock de vivres qui devait servir à la ville en cas d'urgence (et t'étais persuadée qu'on y cachait d'autres ressources précieuses). Raijin avait parié que tu n'arriverais pas à faire sortir quoi que ce soit de là. Le pari et ta curiosité avaient eu raison du peu de bon sens que t'avais. T'avais foncé tête baissée, quand bien même tu savais que l'endroit était toujours bien surveillé. Tu te trouvais dans une sorte d'ancien bureau abandonné, les traces de poussière trahissaient l'emplacement d'anciennes étagères qu'on avait dû réquisitionner. Te rendant soudainement compte que tu ne savais même pas par où commencer, tu prends le temps d'écouter les bruits alentours. T'entends quelques voix feutrées en bas, certainement les membres de l'équipe de sécurité en charge de surveiller les lieux.

Les vieilles lattes du parquet craquent un peu sous ton poids. "Dis moi que t'as trouvé du poisson. Petites fossettes qui se creusent dans tes joues. Je suis là depuis une minute. Tu sors de la pièce pour te rendre à gauche, décision prise un peu au hasard. On peut pas compter sur toi Gallagher." T'étouffes un petit rire dans ton écharpe. Le duo que vous formiez avec Raijin n'avait rien de commun et vous aviez parfois du mal à comprendre l'équilibre fragile sur lequel il reposait. L'un sans l'autre vous n'étiez pas grand chose finalement. Seule la présence de l'autre vous permettez d'être entiers. Le monde était pourri, il avait implosé. Mais le tien, quoi qu'un peu abîmé, tenait encore debout grâce à Raijin. Il avait protégé tes fondations, gardé closes les portes de ton royaume pour être certain que jamais rien ne t'arrivera.

T'arrives devant une porte, derrière laquelle t'espères trouver ton butin. L'oreille posée contre la porte, tu ne discernes aucun bruit. T'oses croire que personne ne se trouve derrière. Mauvaise pioche ? Une seule façon de vérifier. Ta main glisse sur la poignée, que t'abaisses avec délicatesse. Elle s'ouvre, dans un grincement inaudible. Léger coup d'œil à l'intérieur. Vide. Rien dedans. Pas même une pauvre boîte de conserve. Tu souffles un peu, ne prends même pas la peine de la refermer. De peur de faire trop de bruit.

Tu pestes un peu, continuant d'avancer dans le couloir. Même après tout ce temps, certaines choses étaient restées en place. De vieux tableaux accrochés aux murs et d'autres vieilleries qui traînaient là. Ça n'intéressait plus grand monde au fond. T'enfonces une nouvelle porte, derrière laquelle se trouve quelques pots et du jambon qui sèche au plafond. "Bingo ! Un pas puis deux... La planche grince un peu trop sous ton poids. Et les voix des soldats en bas s'épuisent dans le silence. Les marches de l'escalier se mettent à chanter. Demi-tour rapide, tu refais le chemin inverse aussi vite que possible. Mais très vite l'équipe de sécurité est déjà là. Arrête toi ! Sans trop réfléchir tu t'enfonces dans la pièce par laquelle t'étais entrée. Raijin fous toi sous la fenêtre ! T'enjambes le rebord avant de te jeter dans le vide. Elle est derrière le bâtiment ! Tu retombes comme tu peux sur Raijin qui accuse la chute avec toi. Fais chier... La douleur t'arraches une grimace et ton ours se met à grogner. Ta cheville brûle. Sa patte aussi. Depuis que t'étais gamine, vous partagiez chacune de vos cicatrices, chacune de vos blessures. Putain Aby !" Ta cheville n'était probablement pas cassée, mais elle te faisait suffisamment mal pour t'empêcher de courir correctement.

Très vite l'équipe de sécurité vous avez rattrapé. "Troisième fois cette semaine qu'on te prend à faire des conneries Gallagher. Cette fois pas de deuxième chance. T'auras le temps d'y réfléchir cette nuit. Raijin montre les dents. Tu sais bien que la moindre petite remarque le ferait basculer et que chacun de ses muscles tressaillaient sous sa fourrure. Calme toi Rai." L'ours encaissé moins facilement les échecs que toi (surtout les tiens), trop fier pour reconnaître que sa protégée pouvait échouer.

La patrouille vous traîne jusqu'à l'ancienne prison (qui avait encore de beaux jours devant elle si tu continuais sur ce chemin). En arrivant, tu croises le regard d'une femme. Son visage n'est pas familier et tu détournes bien vite ton attention d'elle alors qu'on te ramène jusqu'à ta cellule. Chemin que tu connais trop bien. "Tu connais la maison. T'iras à l'infirmerie demain matin. T'adresses un regard noir au soldat. Qui se recule d'un pas alors que Raijin fait mine d'essayer de le mordre. Assise sur le sol, tu sors de ta poche un petit couteau une fois que le soldat n'est plus là. Pari gagné, j'ai réussi à récupérer ça avant d'effectuer le saut le plus périlleux de l'année ! Tu ris Aby. C'était toujours difficile de savoir ce qui se passait dans ton dedans. Inconscience ou mépris des règles ? Les deux certainement. Mouais. Jveux bien t'accorder la victoire pour cette fois." Coup de museau affectueux pour essayer de se calmer. Raijin était un peu agacé de se retrouver enfermé. Tu savais bien qu'il pourrait facilement faire tomber les grilles de la cellule (ou les abîmer suffisamment), mais t'avais promis à Ariane d'éviter de faire trop de vagues. Promesse qu'à demi tenue.

Le petit couteau danse entre tes doigts, tu l'observes. Tu ne trouveras pas sommeil tout de suite Aby. La chaleur est écrasante et Raijin ne t'aide pas. Sa tête posée sur tes genoux pourrait te garder au chaud même dans une tempête de neige. Puis le silence est rompu par la voix d'une inconnue. Que tu reconnais en levant le menton vers elle. T'arques un sourcil. "Hm... T'es nouvelle toi. Tu sais, jsuis pas sûre que ça soit autorisé dans le protocole de venir me parler. T'insistes sur le mot protocole, comme si le prononcer pourrait te brûler les lèvres. Raijin se redresse avant de refermer les yeux. Pas grand chose ne valait son attention. T'hésites un instant Aby, quand elle te tends une bouteille d'eau et que ta gorge asséchée te supplie de la prendre. Tu te lèves et l'attrapes en fronçant les sourcils. Moue bougonne sur ton visage encore enfantin. Quelques gorgées suffiront à calmer ta soif alors que t'offres le reste à Raijin. Ta cheville te lance, t'obligeant à te rasseoir. J'aurais préféré que tu me donnes les clefs mais... Tu marques une pause Aby, comme si t'étais pas vraiment sûre d'avoir envie de le dire. Merci... La fierté mise de côté. T'étais pas obligée." T'es qu'une enfant Aby, trop en colère pour voir, trop fière pour entendre. T'es qu'une enfant que le monde d'après avait façonné.

@Jane Kovalenko Taking steps is easy, Standing still is hard | Abigaël 3183279202
02.11.22 22:33

Jane Kovalenko
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7 AOUT 2036 | CHARLOTTETOWN | CORRECTIONAL FACILITY
@Abigaël Gallagher

Il faisait sombre dans le bloc. Les rares rayons de soleil traversant l'unique fenêtre frappaient le sol du couloir de manière focalisée, révélant une décrépitude qu'on aurait préféré laisser dans l'obscurité. Tout dans le décor m'oppressait et je n'étais même pas celle qui se trouvait derrière les barreaux. Je restai concentrée sur la prisonnière, observant plus finement ses traits et ceux de l'ours polaire qui s'accordait une sieste sur ses genoux, vraisembablement peu troublé par son incarcération. Les mots encore frais sortis de la bouche de l'agent de la patrouille lorsqu'il était venu nous présenter la nouvelle pensionnaire résonnèrent à nouveau dans mon esprit. Gamine insolente multi-récidiviste qui a besoin d'être recadrée. Je n'avais pu m'empêcher de tiquer car ce soldat au torse bombé qui prenait de toute évidence sa mission aux relents paternalistes très au sérieux était à peine plus âgé qu'elle. C'était autre chose que m'inspirait le visage fier que la jeune femme leva en ma direction lorsque je l'interpellai. Adolescente, j'avais souvent le même regard. L'impertinence était devenu un jeu, un jeu pas si drôle dont personne n'interrogeait les racines. Sans doute fallait-il comprendre que le processus de recadrage ne laissait ni le temps ni la place aux questions.

La remarque d'Abigaël relative au protocole me fit sourire, sans doute le connaissait-elle mieux que moi. « Je prends le risque. » Je n'avais pas pour ambition d'être élue meilleure recrue de l'année. J'avais rejoint la brigade car ma place avait toujours été à l'extérieur, sur le terrain. Le fait que ces missions s'exercent dans un cadre militaire strict ou dans l'anarchie la plus totale m'était secondaire. J'avais un rapport pragmatique et tout à fait relatif à l'autorité. Ce n'était pas un ordre tacite qui allait m'empêcher d'apporter de l'eau à une détenue en pleine canicule. J'observai le duo engloutir la bouteille à une vitesse vertigineuse puis je fronçai les sourcils en remarquant que la jeune femme peinait à rester en appui sur son pied. Elle était manifestement blessée, nul besoin d'être doté d'un oeil de lynx pour le voir.  

Un bref regard excédé partit en direction de l'entrée tandis que je ravalais une insulte fleurie à destination de la patrouille qui s'était bien gardée de mentionner ce détail en marge de son cours magistral de psychologie de comptoir. Se frayant un chemin à travers mon agacement, les remerciements de la jeune femme prirent une saveur particulière. J'avais beau plaider le pragmatisme pour justifier le rôle que j'endossais et conspuer les soldat·es autant que je le voulais dans le vase clos de mon esprit, à ses yeux et peut-être même dans l'absolu, j'étais dans leur camp. Un camp qu'on remercie lorsqu'il traite les personnes soumises à son pouvoir avec un minimum de dignité. Je me contentai d'un mouvement de tête en guise de réponse, ne faisant pas confiance aux mots qui pourraient franchir le seuil de mes lèvres si je répliquais et oubliant sans doute un instant l'éloquence de mon regard. Je n'étais pas obligée, en effet. Là était bien le problème.

Toujours postée devant la cellule, mes bras s'étaient involontairement croisés autour de ma taille et mon visage ne parvenaient pas à se débarasser des stigmates de colère qui le durcissaient. Je laissai échapper un soupir puis désignai des yeux sa cheville puis celle de l'ours. « Vous êtes blessé·es ? » Je fis un pas vers les barreaux, laissant mes traits s'adoucir et ma posture se relâcher. « Tu veux que je regarde ? Hors de question que je vous laisse passer la nuit ici si ça a l'air cassé. » Un nouveau regard méprisant fut lancé en direction d'un destinataire invisible qui aussi gradé soit-il, aurait droit à une réflexion cinglante la prochaine fois que nos chemins se croiseraient.  


❅❅❅
05.11.22 17:06

Abigaël Gallagher
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7 août 2036 (21 ans) ❅ correctional facility
Assise sur le sol froid de la cellule, tu te mues dans dans le silence. La fraîcheur te fait du bien, la chaleur est écrasante et tu regrettes presque le vieux ventilateur que vous aviez rafistolé avec Ariane (même s'il ne marchait qu'une fois sur deux). Raijin qui n'a toujours pas ouvert l'œil, tu sais pourtant qu'il écoute d'une oreille, toujours prêt à débarquer si sa protégée avait besoin de lui. "Pourquoi tu t'emmerdes à lui parler ?" Tu te rends pas compte que t'hausses les épaules en poussant un soupire inaudible. Tu te demandais parfois si le monde avait conscience que vous étiez capables de parler par la pensée. Tu laisses de côté cette réflexion, qui n'a peu d'importance à tes yeux. Ça ne changeait pas grand chose, au fond.

Ton regard se porte sur le couloir qui mène à l'entrée de la prison. Tu détestais être enfermée Aby et pourtant tu faisais rien pour éviter ça. Ça deviendrait presque maladif. Ta main se pose sur ta cheville, Raijin grimace. Tu t'en voulais de lui avoir infligé ça. "Ariane va encore râler. Tu souris. Peut-être. Surtout parce qu'on aura réussi à ramener qu'un malheureux couteau. L'ours se redresse un peu. On ?" Les fossettes qui creusent tes joues.

L'attention qui se reporte sur Jane quand elle brise le silence. "Pas assez pour qu'ils me traînent à l'infirmerie." Le menton qui pointe vers la direction empruntée par les soldats avec une grimace de dégoût. C'était dur de savoir pourquoi t'avais autant de colère envers la brigade Aby. Toi qui avait voulu la rejoindre avec ta sœur. L'autorité. Sûrement. Mais ton jugement était pire encore quand il s'agissait de l'équipe de sécurité. Il n'avait pas beaucoup de valeur à tes yeux (aucune en réalité) et tu t'étais retenue de balancer ton poing sur l'un des soldats quand ils t'avaient attrapé. Peut-être aussi parce que t'avais peur de voir Ariane mourir sous tes yeux. Comme Noah. Comme tes parents. Tu chasses cette pensée d'un mouvement de main.

T'as un mouvement de recul quand Jane approche d'un pas, comme un réflexe, inscrit dans ton ADN. Mais ton palpitant se calme quand les traits de Jane s'adoucissent. Pourtant t'as du mal à laisser ta fierté de côté Aby. Tu ressembles à un animal blessé qui attendait le moindre signe pour fuir ou attaquer. La deuxième option était plus envisageable quand on te connaissait. "On t'a rien demandé. Raijin n'était pas du même avis, surtout si ça pouvait l'empêcher de passer la nuit ici. Il était prêt à mimer l'agonie si ça lui permettait de voir les portes de la cellule s'ouvrir. Faudrait juste de quoi maintenir ma cheville. Que tu murmures entre tes dents. Le couteau continue de danser entre tes doigts. Tu le fixes un instant, comme si ses mouvements irréguliers pouvaient t'aider à calmer ton dedans. Tu finis par le replier et le ranger dans ta poche. Tes yeux qui détaillent le visage de Jane. Tu l'avais jamais vu avant et ton aversion pour l'autorité t'empêchait de voir autre chose que cette colère que tu nourrissais pour l'équipe de sécurité. Pourtant tu devais bien avouer qu'elle n'était pas vraiment comme les autres et que t'aurais certainement passé de meilleures nuits dans les cellules si elle avait croisé ton chemin avant. Ta tête qui se penche en arrière pour se reposer contre le mur. Tu risques gros à jouer au bon flic avec nous. Tu t'assagies mais ça ne dure pas bien longtemps, ça sonne comme un reproche ou un avertissement. Difficile à dire Aby. T'avais pas non plus envie de te sentir redevable. Il suffisait que cette idée s'immisce dans tes pensées pour que des frissons désagréables courent sur ta peau. Les sourcils qui se froncent alors que tes yeux se plantent dans ceux de ta gardienne. Ça fait longtemps que t’es arrivée en ville ?" Le dedans qui se calme un peu.

@Jane Kovalenko  Taking steps is easy, Standing still is hard | Abigaël 84461919
08.11.22 23:02

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7 AOUT 2036 | CHARLOTTETOWN | CORRECTIONAL FACILITY
@Abigaël Gallagher

L'expression sur mon visage n'était pas si éloignée de la grimace de dégoût qui modelait les traits d'Abigaël. Elle n'était sans doute pas tombée sur les couteaux les plus affutés du tiroir comme en témoignait le fait qu'ils l'aient laissée en cellule avec l'arme blanche qui dansait désormais entre ses doigts. Je n'étais peut-être pas tout à fait au point sur le protocole mais je doutais que cela soit autorisé. Avec sa cheville en vrac, il me paraissait improbable qu'elle tente quelque chose mais je ne pouvais pas faire semblant de ne rien avoir vu. Je décidai toutefois de remettre cette conversation à plus tard, m'efforçant de gagner partiellement sa confiance avant de jouer au gendarme. Sa réaction aussi craintive qu'agressive lorsque je lui proposai d'examiner sa cheville tempéra mes ambitions. Je reculai d'un pas, m'apprêtant à ce que la conversation s'achève lorsqu'elle reprit la parole, exprimant ses doléances. Je soupirai doucement, hochant la tête tout en croisant les bras. « Je verrai ce que je peux trouver pendant ma pause, en attendant essaye de garder la cheville surélevée. »

Je ne savais pas si je devais être surprise que la jeune femme tente de relancer la conversation. Cette initiative tranchait avec son abord farouche mais il n'y avait rien d'anormal aux paradoxes, surtout à son âge. En outre, échanger quelques palabres était peut-être ce qu'il y avait de plus divertissant à faire dans sa position. Sa remarque me fit sourire. Risquer gros était une notion relative lorsqu'on avait passé tant d'années à éviter de justesse la lame de la Grande Faucheuse. Je comprenais que je devais réajuster ma vision du monde à ma nouvelle réalité, celle d'une communauté organisée où la sécurité était davantage qu'un lointain souvenir au parfum de naphtaline mais il était hors de question que je bouleverse mon sens des priorités au nom de l'adaptation. « Si j'ai des problèmes avec la brigade pour t'avoir filé une bouteille d'eau et m'être assurée que ta cheville était en un seul morceau, c'est peut-être que je me suis trompée d'orientation le jour de la foire aux métiers de Charlottetown. »

Je devrais sans doute écouter la voix des convenances qui me conseillait de me la fermer, de cesser de dire ce genre de choses mais en réalité et malgré ce que mon zèle habituel au sein de la brigade laissait à penser, je n'en avais rien à faire des représailles potentielles d'un sergent autoritaire. On pouvait même me virer de Charlottetown, cela ne me ferait pas sangloter. A vrai dire, une partie de moi n'attendait qu'un prétexte pour enfiler mon sac à dos et partir à la recherche de mon frère, mission vouée à l'échec car Alma avait été rayée de la carte mais dans laquelle j'envisageais de me lancer chaque matin. On m'avait amenée ici pour sauver ma vie, j'étais restée par inertie. Le confort du quotidien était doux mais tout recommencer ne me faisait pas peur, probablement moins que m'enraciner et risquer de tout perdre à nouveau. C'était à se demander pourquoi je m'évertuais à créer un lien avec cette jeune femme. Toute réflexion faite, il n'y avait pas d'âge pour les paradoxes. Cette remarque tacite me fit sourire. « Mais c'est gentil de t'inquiéter pour moi. »

Nos regards s'accrochèrent tandis qu'elle me posait une question qui, sous ses airs de banalité, permettait d'obtenir bien des informations concernant une personne. « Je suis arrivée en décembre dernier. » Cela signifiait que les ombres du dehors planaient encore au dessus de moi. «. T'es là depuis longtemps toi, non ? » Elle avait l'attitude d'une personne à qui la vie avait laissé l'espace de se rebeller,  de penser contre les règles, de réclamer davantage de l'existence et de la société que le privilège de respirer un jour de plus. Elle pensait comme ça, Mila. C'était ce qui l'avait menée à sa perte mais, à force de nuits d'horreur passées à grelotter seule dans le froid mordant de l'automne, j'avais commencé à me demander si, quelque part, ma petite sœur n'avait pas un peu raison. Ce que l'acte de désobéissance fatal de Mila interrogeait, c'était la définition d'une vie digne d'être vécue.


❅❅❅
11.11.22 16:19

Abigaël Gallagher
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Abigaël Gallagher

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Age : 28 ans ❅ l'automne qui a accueilli tes premiers cris
Prénom daemon : raijin ❅ la mythologie japonaise qui résonne dans les syllabes de son nom, dieu du tonnerre et jumeau de fujin, dieu du vent (c'est aussi le nom que porte le daemon de ta jumelle)
Etat civil : célibataire ❅ l'orgueil qui refuse d'avouer, les griffes au coeur qui s'estompent et reviennent (son prénom en écho dans le coeur, adriel)
Occupation : palefrenière au ranch hoofprints
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❅ ta jumelle ariane passera toujours avant le reste
❅ tu portes une chevalière dorée sur la main gauche et qui a appartenu à ta mère adoptive
❅ tu grimpes souvent sur le dos de raijin pour te déplacer en ville

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7 août 2036 (21 ans) ❅ correctional facility
Depuis longtemps ce n’est plus de la colère, dans tes yeux, plus vraiment de la peur non plus Aby. C’est de la rage. T'avais grandi avec des creux que t'avais jamais comblé. Ils étaient souverains dans ton dedans et t'avais fini par comprendre que remplir des poches trouées ne servaient à rien. Alors t'avais abandonné, tant que tu pouvais rester libre, tu te moquais de savoir si tes creux resteraient vides. Peut-être qu'au fond ça avait un goût de défaite, une saveur aigre qui reste sur le palais et ça avait fini par se muer en fureur. On t'avait d'abord collé l'étiquette de la crise d'adolescence pour finalement dire que t'étais irrécupérable. Que des gosses comme toi ça manquait pas les rues de Charlottetown. T'étais cette génération oubliée Aby ; celle que wormwood avait balayé. Des gosses qui avaient connu l'avant. Assez pour que ça puisse vous manquer. Trop peu pour vraiment connaître ce que c'était. Génération perdue dans un entre-deux flou. T'avais fini par oublier Aby. Des souvenirs qui n'étaient plus que des chimères.

"Hrmf. T'as tout gagné elle va nous taper la discute. T'es pas si bavarde d'habitude Gallagher. L'ours se retourne. Trop peu intéressé par la gardienne. Ta gueule Rai. T'hoches tout juste la tête quand Jane te conseille de maintenir ta cheville élevée. Toujours trop occupée à jouer avec le couteau ; l'ego qui t'empêche vraiment de baisser ta garde. La remarque de Jane t'arrache un petit rire qui résonne entre les murs de la cellule. Moue railleuse qui habille ton visage. On t'avait pas prévenu que tu serais entourée de connards ? Ça doit être un critère de sélection. Le bataillon avait le droit à tes faveurs parce qu'ils avaient le mérite de sortir en dehors des murs (ça avait d'ailleurs était ta motivation à suivre ta soeur lors de la formation de la brigade) mais les soldats de l'équipe de sécurité jouaient les cow-boy et t'avais jamais compris pourquoi tu devais les respecter. Sous couvert qu'ils protégeaient la ville ? Ils n'avaient jamais levé le petit doigt quand deux gamines crevaient la dalle. T'avais toujours été persuadée que le système était pourri, gangréné jusqu'à l'os. Charlottetown pouvait bien brûler. Tu tiques un peu quand Jane te remercie. J'm'inquiète pas pour toi. C'est qu'un constat. Que tu rectifies alors que Rai soupire, comme pour te demander de te taire. L'ego qui n'est jamais bien loin et qui fait vibrer ta voix. La main coincée dans ta poche, repliée sur le couteau que t'avais fini par ranger. Ils te feront jamais de cadeaux. Des promesses par contre... Parce que dans ce monde pourri, chacun était un peu égoïste. Ta sœur était pas d'accord avec ça. Beaucoup avaient donné leur vie, d'autres continuaient de le faire. T'étais trop désabusée pour voir tout ça. Ils pensent qu'ils sont au-dessus des lois. Les tout-puissants devant qui on devrait s'agenouiller. Mais toi aussi Aby, t'avais l'impression qu'on te devait le monde et ses confins. Qu'ils crèvent."

Les regards qui s'accrochent. T'arrives pas à mettre un mot sur ce que tu lis sur le visage de Jane, t'aurais presque un peu de sympathie pour elle (si elle n'avait pas été de l'autre côté des barreaux et que ta fierté arrêtait de t'aveugler). Mais t'es encore qu'une ado Aby, qui avait grandi trop tôt, trop vite. Le dedans qui se calme un peu mais la méfiance qui gronde toujours. Raijin qui ne bouge toujours pas. Elle n'était pas là depuis longtemps Aby et ça te rappelle les insomnies qui avaient bercé tes nuits lorsque vous aviez pris la fuite de Portland. Tu ressens plus vraiment de tristesse Aby, t'avais pas vraiment fait ton deuil mais ton cerveau t'avait permis d'oublier tout ça. La peine, le chagrin. Les larmes amères qui laissent des sillons sur les joues. "Bienvenue en enfer. Parce que c'était ce que Charlottetown était à tes yeux. Une ville pourrie déguisée par une jolie mascarade. La ville n'était rien d'autre qu'une cage dans laquelle on t'avait enfermé. Mais la vérité c'est que tu te complaisais dans ce chaos Aby, tu le provoquais même. T'attaches tes cheveux en queue de cheval, la chaleur était étouffante et la bouteille d'eau vide que t'avais laissé au sol narguait ta gorge asséchée. Ça fait... Tu réfléchis une poignée de secondes. Trop longtemps. L'ours prend enfin la parole sans bouger pour autant. Le dos toujours tourné face à la gardienne. Comme s'il avait pensé à voix haute. 12 ans. Et tu rêvais toujours autant d'un autre monde Aby, mais celui auquel t'aspirais ne pouvait plus qu'exister que dans tes rêves. T'aurais pu partir depuis longtemps, c'était pas vraiment le manque de courage ou d'envie (même si Raijin avait tendance à dire que tu te ramollissais). C'était plutôt parce la rébellion s'était insinuée dans ton esprit, comme un serpent qui avait laissé la trace de son venin. T'avais juste envie de mettre le feu aux poudres Aby, leur faire payer pour les privilèges que t'avais pas connu. Les mener sur l'échafaud. Arrête les banalités Gallagher. J'ai pas envie de vous entendre déblatérer toute la nuit. C'était pas vraiment pour tisser des liens Aby, tu t'en moquais bien. Mais t'arriverais pas à trouver le sommeil et le temps était toujours long quand tu faisais les cent pas comme un lion en cage. Je suppose que t'as voulu te sentir utile en les rejoignant ?" Les mots teintés de sarcasme et le regard qui se perd sur le couloir derrière Jane.

@Jane Kovalenko
13.11.22 22:26

Jane Kovalenko
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Etat civil : — Self-partnered jusqu'à la fin, c'était son plan. Indépendance et liberté, la devise qu'elle gravait en lettres d'or sur les murs de sa prison dorée. Àsgard, il a tout bouleversé avec la plus intransigeante des douceurs. Lorsque leurs silences s'enlacent, c'est tout son être qui parle un langage aussi clair qu'énigmatique, brûlant de se laisser porter par le courant de l'évidence.
Occupation : — Survivante professionnelle et capitaine du bataillon d'exploration.
Notes :
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❅ à CT depuis 2035 ❅ experte en combat rapproché et au couteau ainsi qu'au tir à l'arme de poing ❅ ne sort jamais sans son Ka-Bar ni son Glock 19 ❅ possède une douzaine de plantes qui ont toutes un prénom ❅ parle couramment anglais, français, ukrainien et russe ❅ est allergique aux venins d'hyménoptères ❅ était secouriste tactique au début de l'apocalypse ❅ tient un journal de manière peu assidue ❅ a plus de couteaux que de bijoux ❅

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Triggers : violence détaillée/trop descriptive sans intérêt narratif manifeste
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7 AOUT 2036 | CHARLOTTETOWN | CORRECTIONAL FACILITY
@Abigaël Gallagher

Je restai parfaitement silencieuse et immobile au milieu de la fournaise qui semblait prendre en température à mesure qu'Abigaël déversait sa haine sur les membres de la brigade. Je sentais ses attaques me frapper en pleine face et sa rage tendre mes muscles. J'aurais sans doute dû réagir, défendre le corps auquel j'appartenais mais dans quel but et avec quels mots ? L'agitation orgueilleuse d'un groupe dominant que je connaissais à peine face à une jeune femme qui avait clairement ses raisons de le détester, des raisons de toute évidence personnelles et solidement ancrées ? En outre, je ne pouvais ignorer le sentiment profond qui me retenait et que les mots d'Aby venaient réveiller. Ils faisaient écho à ce que j'avais pu entendre de l'histoire de Charlottetown, à ce que j'avais pu vivre à Liberty. J'accordai aisément le bénéfice du doute à celleux qui s'opposaient à l'autorité établie, encore plus depuis qu'avoir été l'une de ces personnes m'avait fait craindre pour ma vie. Est-ce que je savais réellement où j'avais mis les pieds ? Peut-être que je m'étais laissée éblouir par la gratitude que je ressentais envers l'escouade qui m'avait secourue. La rancune dont le venin coulait face à moi ne venait pas de nulle part. À vrai dire, si son verbe tranchant et sarcastique aurait pu m'arracher un sourire dans un autre contexte, je sentais surtout une tristesse caustique se répandre en moi. La colère nous maintenait en vie, certes. Jusqu'au moment où elle finissait par nous tuer, que ce soit dans une magistrale explosion ou en nous dévorant sournoisement de l'intérieur.

Bienvenue en enfer ? La formulation m'irritait, me faisant détourner le regard et retenir un soupir d'agacement. Avait-elle déjà mis les pieds en enfer ou dans les contrées terrestres qui s'en rapprochaient pour parler ainsi ? Charlottetown n'était pas parfaite, aucune communauté ne pouvait se targuer de l'être mais errer dans le monde du dehors sans perspective de refuge était un sort sans commune mesure. Je portais la mémoire de ces temps encore trop proches partout dans mon corps. L'enfer ne ressemblait pas à ça. Il me fallut quelques instants pour mettre le doigt sur ce qui me faisait perdre mon calme et mon humour. Bienvenue en enfer, bienvenue au goulag, bienvenue à Azkaban. C'était ce que disait Mila quand ses ami·es toquaient à la porte de notre maison à Madison et que je refusais qu'elle sorte, tenant à ce qu'elle étudie. Les références variaient mais pas l'intention ni le ton aussi aiguisé qu'insolent de sa voix. Elle ne comprenait pas pourquoi je tenais à ce qu'elle apprenne le français et l'ukrainien, à ce qu'elle lise Maya Angelou et Kant, à ce qu'elle maîtrise aussi bien les enjeux de la Guerre Froide que les lois de Newton. Face à son impertinence, je m'enfermais dans une posture autoritaire, lui faisant comprendre qu'elle était ingrate alors qu'en réalité, j'étais seulement terrifiée pour elle. Constamment. Si mes raisons officielles me paraissaient encore valables, il me fallait avouer que quelque part, je l'assommais de devoirs et de corvées pour l'assigner à domicile, pour la garder captive de la sécurité de notre petit salon. Notre prison dorée aux volets bleus qu'elle voulait repeindre en noir. J'invoquais le devoir de l'aînée, le rôle pourvoyeur de l'adulte pour justifier le fait qu'il était acceptable que je risque ma vie dehors tandis qu'elle n'avait pas le droit d'approcher les murs d'enceinte mais aurais-je accepté un traitement similaire si les rôles avaient été inversés ? La restriction de liberté était un enfer comme un autre.

La discussion prit soudain une dimension particulière. Elle lui ressemblait un peu, Abigaël. Elle avait la même chevelure blonde, les mêmes yeux clairs. C'était difficile de ne plus la voir derrière ses traits. J'essayais de me raccrocher à la conversation, surprise d'entendre la voix de l'ours pour la première fois. J'observai un instant la stature massive du dæmon. S'iels le voulaient vraiment, iels pourraient partir. Quitter cette cellule, quitter l'enfer. Il y avait forcément quelque chose ou quelqu'un qui les retenaient ici. Depuis douze ans. À la réception de l'information, le calcul se fit rapidement dans ma tête. Je l'imaginais assister à l'effondrement du monde avec ses yeux d'enfant. Cette vision filait la nausée, soulevant comme tant d'autres injustices sans coupable à portée de blâme une colère vouée à se perdre avec les autres sous une strate de résignation, quelque part au fond de moi.

J'ignorais si la question gonflée de sarcasmes de la jeune femme se voulait rhétorique ou sérieuse mais j'avais envie de lui répondre au premier degré. Sans doute le poids de ses préjugés pesait-il trop lourd sur mes épaules. « C'est plus compliqué que ça. Ça l'est toujours. Il y a plein de façons de se sentir utile. » Ses propos étaient toutefois sensés. A Concord, lorsqu'un accident m'avait obligée à quitter le terrain, j'avais longtemps cohabité avec un insupportable sentiment d'impuissance mais j'étais convaincue qu'il prenait racine dans mes représentations, pas dans un absolu. « Me débrouiller dehors, faire de l'exploration, gérer les inoculés, c'est ce que j'ai toujours fait. C'est ce que je sais faire de mieux. Tu vas peut-être trouver ça bizarre mais c'est ma zone de confort. Rester enfermée tous les jours entre les murs de la ville à faire semblant que l'extérieur n'existe pas, ça ce serait l'angoisse. Donc ouai, quelque part c'est plus la brigade qui m'est utile que l'inverse. » J'esquissai un sourire sur mes lèvres puis laissai filer quelques secondes avant de relever le menton vers Abigaël, animée par la volonté mystérieuse que cette conversation se poursuivre. « Et toi, qu'est-ce que tu fais quand tu ne rentres pas par effraction dans des entrepôts ? »


❅❅❅
15.11.22 18:00

Abigaël Gallagher
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7 août 2036 (21 ans) ❅ correctional facility
Raijin grogne un peu. Les portes de la cellule, que le temps avait abîmé, auraient facilement ployé sous son poids. A la place, il était coincé avec toi et ta soudaine envie de parler. L'ours avait déjà défoncé les barreaux d'une des cellules ; un mois de travaux d'intérêt général et deux semaines en cellule avaient fini par vous dissuader de recommencer. Quoi que. "Arrête de faire la gueule, faut bien faire passer le temps." Raijin souffle et tu sais bien qu'il faudrait une bonne raison pour que des mots ressortent d'entre ses babines ce soir. Toujours assise au sol, tu maintiens ta cheville surélevée en l'appuyant sur le banc à côté de toi. Même la nuit, la température ne baissait pas suffisamment ; la canicule durait déjà depuis plusieurs jours et Raijin était le premier à ne pas le supporter.

C'était difficile de calmer ta colère Aby. Difficile d'expliquer vraiment pourquoi t'avais autant de rancune qui pinçait ton cœur. Au fond, t'avais pris goût au chaos, à la fureur qui faisait battre ton palpitant plus fort. C'était grisant de goûter au danger, d'effleurer les interdits. Peut-être que tu finissais par provoquer tout ça. T'aimais juste contredire, persuadée que le monde pourrait ployer face à tes caprices. Gamine abîmée que la vie avait fait grandir trop vite. Trop tôt aussi. Raijin avait posé une couronne sur tes mèches blondes, c'était comme si ça te donnait le droit de tout réclamer.

Les mots de Jane résonnent en écho dans la cellule. Un petit sourire creuse des fossettes dans tes joues ; t'avais l'impression d'entendre Ariane et ça  suffit à apaiser ton dedans. Tu dois bien reconnaître que Jane marque un point. Tu te moquais bien de savoir que les murs sonnaient comme une douce promesse pour les survivants, celle de la sécurité et d'un lendemain meilleur, toi t'avais envie de les voir tomber. Un à un. C'était qu'une cage dorée à tes yeux. On t'avait muselé à l'intérieur. Mais même captif, un loup mord toujours. "Jpeux comprendre. Tu t'entendrais bien avec Ariane. Tu parlais d'elle comme si tout le monde pouvait deviner que c'était ta jumelle. Elle aurait répondu la même chose. Et peut-être que toi aussi. Même si c'était plutôt l'appel de l'adrénaline qui t'avait motivé à suivre la formation de la brigade. T'avais réussi l'examen Aby, t'aurais pu continuer mais t'étais pas suffisamment malléable. Incapable de te plier aux règles. L'extérieur est rassurant je crois. Jplains ceux qui savent pas se débrouiller à l'extérieur. T'imagines ? J'préfère crever que m'enraciner ici. Tes yeux de gamine avaient été témoins des pires horreurs en dehors des murs et pourtant t'avais toujours cherché à les franchir. Encore. Toujours. Dès que tu le pouvais tu faisais tout pour t'échapper, sortir de Charlottetown. L'extérieur avait le mérite de vous rappeler que vous étiez vivants quand bien même chaque pas pouvait être le dernier. Je crois surtout que le danger nous rend accro." Que tu murmures comme si tu te parlais à toi-même.

Tes yeux se plantent dans ceux de Jane quand elle te retourne la question. Un petit rire t'échappe. "Les entrepôts c'est qu'une partie de l'iceberg. La prochaine fois j'aimerais bien tenter votre QG. La plaisanterie qui vibre dans tes mots. Ta tête se penche en arrière et se pose sur le mur derrière toi. Je travaille au ranch. Avec les chevaux je suis tranquille et j'ai pas de compte à rendre au moins. Tu te redresses. Peut-être que la prochaine fois j'attacherais mal ta selle d'ailleurs. Clin d'œil appuyé. Mais comme t'es sympa, jpourrais plutôt m'arranger pour te donner un bon cheval." Voix fluette. Jane avait au moins le mérite de réussir à t'arracher quelques mots (qui n'étaient pas que des insultes). Le ranch était devenu ton refuge. Le calme dans le dedans chaque fois que t'étais là-bas ou que t'en parlais.

@Jane Kovalenko
25.11.22 15:58

Jane Kovalenko
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7 AOUT 2036 | CHARLOTTETOWN | CORRECTIONAL FACILITY
@Abigaël Gallagher

« Il faudrait que tu me la présentes alors, il serait peut-être temps que je sociabilise. » Cette remarque fut prononcée sur le ton de la légèreté mais il y avait déjà quelques temps que cette question me taraudait.  Depuis la comète, je m'étais retrouvée dans la posture de la nouvelle arrivante à de nombreuses reprises. Habituellement et malgré mon tempérament introverti, j'avais peu de difficultés à tisser des liens et à trouver ma place dans les groupes qui acceptaient de m'accueillir. Ici, c'était différent. Peut-être à cause de ce que j'avais vécu depuis l'enlèvement. Peut-être parce que m'installer à Charlottetown sans mon frère, c'était renoncer à l'espoir de le retrouver. C'était l'abandonner, c'était le trahir. Peut-être parce que j'avais changé, définitivement. Je pensais que rejoindre la brigade m'aiderait à m'intégrer dans la communauté mais c'était presque le contraire. Les missions à l'extérieur me plongeaient dans un état second, une forme de mutisme brumeux qui durait plusieurs jours. Ce brouillard tiède me coupait du monde mais avait le mérite de m'anesthésier. Quelque part, je m'y complaisais. C'était l'une des raisons pour lesquelles je ne me projetais dans aucune autre fonction que membre du bataillon d'exploration. Abigaël avait raison, le danger rendait accro.

Alors comme ça, elle sortait. Elle sortait suffisamment pour se considérer capable de se débrouiller à l'extérieur et entretenait une relation avec le monde du dehors suffisamment tordue pour en trouver l'expérience rassurante voire addictive. Elle qui avait la possibilité de dormir en sécurité derrière les murs protecteurs du sanctuaire qu'était cette ville depuis son adolescence parvenait à la même conclusion que moi, survivante fraîchement débarquée des enfers. J'aurais aimé remonter les méandres sinueux de sa pensée jusqu'à l'origine de ces représentations. Intriguée, j'observai les traits de son visage en quête d'une réponse, comme s'il était possible de la trouver ainsi. Je finis par abandonner, haussant les sourcils et lui adressant un sourire en coin en réaction à son hypothèse venue se loger dans un murmure. « Fais gaffe, t'es trop lucide pour ton propre bien. »  C'était de toute évidence un trait de personnalité que nous partagions toutes les deux.

Lorsque la jeune femme évoqua son travail, je me fis la reflexion que cela ne devait pas être une fonction facile pour quelqu'un qui déteste la brigade. La salve de répliques aussi sarcastiques que provocatrices qui suivit me fit sourire, m'inspirant une certaine bienveillance. Là encore, ma fonction aurait dû m'exhorter à réagir voire à sévir mais je n'en avais que faire de ces codes tacites corporatistes qui me semblaient totalement déconnectés de ma façon de voir le monde. J'avais toujours été du genre à me laisser guider par mon intuition et celle-ci n'interprétait pas l'attitude d'Abigaël comme une attaque contre ma propre personne ni même contre l'institution mais plutot comme une manière à peine dissimulée de regagner un semblant de contrôle, d'équilibre dans l'interaction. Je ne lui en tenais clairement pas rigueur, je me serais sans doute comportée de la même manière à sa place et à son âge. À vrai dire, j'y trouvais presque mon compte, moi qui détestais l'asymétrie des pouvoirs dans mes interactions sociales. « Peut-être que j'aurais dû t'apporter un cocktail et des cookies alors ! Plus sérieusement, je t'en serais franchement reconnaissante. J'ai fait une mauvaise chute à cheval il y a quelques années et j'ai encore un peu d'appréhension quand je monte. Un comble pour une recrue qui se voit dans le bataillon, je sais. » Un léger rire s'éleva dans la moiteur de l'atmosphère puis mon regard se posa sur la bouteille vide avant de scruter l'ours polaire dont j'ignorais s'il était nonchalant, apathique ou totalement déshydraté. « Vous avez encore soif ? »

❅❅❅
30.11.22 13:02

Abigaël Gallagher
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7 août 2036 (21 ans) ❅ correctional facility
Sourire qui étire tes lèvres alors que t'évoques ta jumelle. Ariane était la seule pour qui t'aurais pu mourir, t'aurais été capable de rester enfermée derrière les murs des années durant si elle te l'avait demandé. Pour elle, tu ne te contenterais pas de soulever que des montagnes ; c'était peut-être de là que venait ton avidité pour le pouvoir, cette façon que t'avais de marcher comme si tu t'apprêtais à conquérir le monde. C'était pour elle. Il y avait un lien innommable entre vous ; quelque chose de si beau, si fort, si grand que ça filait presque le vertige. "T'auras l'occasion de la croiser je pense, si ce n'est pas déjà fait. Elle est dans la brigade. Des fossettes se creusent dans tes joues, consciente que c'était un autre paradoxe. Toi qui détestait la brigade, ta jumelle en faisait partie. Mais c'était différent pas vrai ? Parce qu'Ariane aurait pu être raider autant que soldate. La brigade n'était qu'une excuse pour elle ; pour sortir, ressentir l'adrénaline et avoir l'impression de ne pas être morte à l'intérieur. T'aurais pu être à ses côtés mais t'avais plus de mal à te plier à l'autorité que ta jumelle. Bataillon d'exploration. Elle est toujours suivie par un guépard. Raijin arque un sourcil (s'il en avait eu un) en entendant parler de Fujin. L'ours savait qu'il n'échapperait pas aux citations et au regard désapprobateur du félin quand il viendrait avec Ariane vous chercher. Ta sœur, elle, te reprocherait seulement de n'avoir récupéré qu'un maigre couteau de ton escapade ; Ariane avait beau être plus pragmatique et calme que toi, vous étiez fait du même bois et tes petits déboires avec l'équipe de sécurité n'arrêteraient jamais de la faire rire. Elle passe autant de temps à l'infirmerie que j'en passe ici. L'information ne lui servirait probablement pas, c'était comme si tu te parlais à toi-même. Ce n'était pas parce qu'elle était inconsciente ou maladroite, c'était seulement parce qu'elle passait son temps libre sur les toits. Ta sœur avait toujours aimé le parkour et personne n'aurait pu la dissuader d'arrêter (pas même ses chevilles cassées). Elle t'aimerait bien, je crois."

T'avais du mal à savoir ce que Jane te rappelait. Le ton de sa voix, ses regards et son aura étaient un peu rassurants pour la gamine que t'étais ; t'avais beau joué aux sales gosses et aux durs à cuire, t'étais qu'une ado qu'on avait laissé se débrouiller toute seule (quand bien même tes frères avaient tout fait pour vous offrir le meilleur et un semblant d'éducation). T'as l'ego qui gonfle un peu quand elle te répond, l'impression qu'un compliment se cache derrière ses mots. En tout cas, elle semble d'accord avec ce que tu dis et ça lui fait marquer des points. Tu devines un peu, sous ses traits fatigués, l'enfer qu'elle avait du vivre à l'extérieur. "T'es arrivée toute seule ici ?" Curiosité mal placée Aby mais la bienséance et la politesse n'étaient jamais vraiment tes priorités. Puis t'avais toujours aimé entendre les histoires des autres. C'était presque maladif cet attrait que t'avais pour ça.

Tu redresses ta tête, que t'avais posé contre le mur derrière toi quand elle répond à tes plaisanteries (parfois teintées de sarcasme). Tu t'attendais à recevoir une remarque piquante sur le respect que tu devais à l'autorité mais tu finissais par comprendre que Jane n'était pas vraiment comme les autres. C'était la première fois que tu te montrais aussi bavarde en cellule. D'habitude tu te contentais de phrases acerbes et d'insultes dégoulinantes (quand t'essayais pas d'user de la violence pour te faire entendre). "A la place de tes conneries, ramène-nous du poisson et on fera affaire. Sans avoir bougé d'un poil, Raijin rompt enfin son vœu de silence. Visiblement peu sensible aux cookies promis par Jane. On fait comme il a dit et jte filerais les meilleurs chevaux... et les plus dociles. Tu t'amuses à rentrer dans le jeu de Raijin (quoi que vous vous entraîniez tous les deux dans vos conneries). Le rire de Jane calme un peu ton palpitant et le reste de colère qui faisait bouillir ton sang chaque fois que t'entendais les échos de voix des autres soldats. Hmrf. Tu peux passer au ranch. Je t'aiderais à te remettre un peu en selle. Que tu murmures en mâchant tes mots, comme si tu voulais pas avouer que tu lui proposais un peu ton aide. J'ai mon cheval et la carrière est toujours vide." Peu nombreuses étaient les personnes qui montaient encore à cheval comme on le faisait dans le monde d'avant. On préférait partir en exploration ou en balade à proximité de Charlottetown (pour éviter les mauvaises surprises) mais tourner en rond dans un manège n'avait plus vraiment d'intérêt, si ce n'était pour débourrer les poulains ou apprendre à monter.

T'es un peu surprise quand Jane te demande si vous aviez encore soif. Trop peu habituée aux gestes de sympathie des membres de la brigade. Tu fermes les yeux et rejette ta tête en arrière, tes mains qui entourent par réflexe ta cheville qui te lance. Raijin se tourne un peu vers Jane, visiblement aussi surpris que toi. Mais il a retrouvé le silence et n'avouera jamais qu'il pourrait avaler un seau d'eau entier là tout de suite. "Tu cherches vraiment à te faire virer ? Mutine, tu jettes un coup d'œil derrière Jane. Pas vraiment inquiète pour elle, plutôt parce que t'avais pas envie qu'on vienne se mêler de vos affaires et que les autres crétins lui interdisent de te filer un peu de flotte. Même quand le soleil était couché, la chaleur était toujours écrasante et t'avais la gorge asséchée. Jveux bien. Surtout pour lui." Réflexion faite, pour Raijin aussi, t'étais capable de mourir.

@Jane Kovalenko
pardon pour l'attente janou, j'espère que ça te plaira Taking steps is easy, Standing still is hard | Abigaël 1428971878
sinon t'hésites pas à m'envoyer un ptit mp pour que j'édite
16.12.22 1:31

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